LYCKLAMA. Voyage en Russie, au Caucase et en Perse
LYCKLAMA A NŸËHOLT (Chevalier Tinco Martinus).
Voyage en Russie, au Caucase et en Perse, dans la Mésopotamie, le Kurdistan, la Syrie, la Palestine et la Turquie, exécuté pendant les années 1865, 1866, 1867 et 1868.
Paris, Arthus Bertrand, Libraire-Éditeur, Amsterdam, C. L. Van Langenhuysen, Libraire-Éditeur, 1872-1875.
4 vol. gd in-8° [275 x 190 mm] ; 1 portrait front. [J. Jacquet del. et sc.]-XV-506 pp.-1 gde carte coul. h.-t. dressée par V. A. Malte-Brun repl. in-fine/524 pp.-1 gde pl. chromo. coul. repl. h.-t./552 pp.-1 pl. repl. h.-t./(2)-712 pp.
Demi-chagrin vert Empire à coins, dos à nerfs joliment orné, fleurons or, filet or, un filet or de mors, palette or en tête et en pied, reliure de l’époque, bel exemplaire.
2 500 €
BIBLIOGRAPHIE
– Atabey, 730 : « Rare ». – Abolhamd et Pakdaman, Bibliographie Française de Civilisation Iranienne, t. III, p. 93 : 640. – Hage Chahine, 2923. – Salmaslian, Bibliographie de l’Arménie, p. 258. – Tavernier, Russia and the Low Countries. An International Bibliography, 1500-2000, n° 928. – Wilson, p. 131.
Fait défaut à Blackmer, Ghani, Schwab ainsi qu’à de nombreuses bibliographies sur le sujet.
Édition originale rare complète éditée à compte d’auteur et tirée à un petit nombre d’exemplaire.
Provenance : Ex-libris manuscrit en marge inférieure de la page du faux titre sur les quatre volumes Janssen P.
L’UN DES PREMIERS ORIENTALISTES NÉERLANDAIS
Russie, Perse, Babylonie, Assyrie, Syrie et Palestine. Trois ans et demi de voyage, plus de deux mille lieues parcourues et une fabuleuse collection d’objets antiques récoltés.
Bel homme, de haute stature, aux yeux clairs avec une moustache impressionnante et un prestige incomparable, délicieusement excentrique, Tinco Martinus Lycklama a Nijeholt est issu d’une riche famille de l’aristocratie hollandaise. Il est né en 1837 à Beetsterzwaag, dans la province de Frise, aux Pays-Bas, de Jan Anne Lycklama a Nijeholt bourgmestre et d’Ypckjen Hillegonda Van Eysinga. Il est prénommé Tinco comme son grand-père qui, de 1790 à 1795, avait aussi été bourgmestre. Ce grand-père, anobli par le roi Guillaume Ier de Hollande, avait reçu le titre de Jokheer, équivalent de seigneur, titre qui se transmettait aux descendants éventuels.
Après des études à l’université d’Utrecht et à Groningen, pour apprendre la géographie, l’histoire et les langues, Tinco réside à Paris. Il entreprend ensuite un périple de trois ans à travers l’Europe et le Proche-Orient.
En 1866, il se rend en Iran afin de contribuer à la reprise des échanges culturels et commerciaux avec son pays, puis traverse la Perse et la Syrie pour enrichir la collection d’objets d’art rares et précieux qu’il avait commencée. Il séjourne plus longuement à Jérusalem en 1868 et passe deux mois dans le cloître « La Rerra Santa ». Lorsqu’il quitte ce lieu saint, il s’est converti à la foi catholique romaine et ajoute deux prénoms aux siens : François et Marie.
Durant ses voyages, le baron finance également des chantiers de fouilles archéologiques, sauvegardant ainsi de nombreux trésors. Il publie un ouvrage richement documenté « Voyage en Russie, au Caucase et en Perse, dans la Mésopotamie, le Kurdistan, la Syrie, la Palestine et la Turquie », en quatre volumes, qui témoigne de sa passion pour les cultures orientales et dans lequel il rapporte une masse de renseignements précieux concernant aussi bien l’histoire que les mœurs et les coutumes des pays visités.
Il réunit ses nombreux objets dans une galerie de la demeure familiale de Beetsterzwaag, la Maison Eysinga, et crée un musée oriental ouvert au public. De Palestine provenaient des céramiques, tablettes avec inscriptions cunéiformes, lampes œuvres d’art, de Séleucie : cippes et inscriptions, de Phénicie : céramiques, bronzes, verreries, de Perse et Syrie : costumes, étoffes, broderies, pierres précieuses, intailles, sceaux, camées, émaux, bijoux, talismans, mosaïques, médailles et monnaies de Babylone, coffrets et ouvrages en mosaïques, cuivres, harnais, peintures, tapis persans, médailles et monnaies phéniciennes, grecques, romaines, syriennes…
(Cf. texte et image, musée de la Castre, au Suquet, Cannes, le Baron Lycklama (1837-1900), en costume oriental, peint par Vernet-Lecomte).