PAVIE. La « Mission Pavie »
La manière dont Auguste Pavie a conduit son grand œuvre mérite une admiration sans réserve.
Mission Pavie. Indo-Chine 1879-1895. Ouvrage publié sous les auspices du ministère des Affaires étrangères, du ministère des Colonies et du ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts.
Paris, Ernest Leroux, Éditeur [et Auguste Challamel], 1898-1919.
Vendu
11 volumes in-4° composés comme suit :
[t. I] Géographie et voyages. Exposé des travaux de la Mission (Introduction, première et deuxième périodes = 1879 à 1889). Avec dix-huit cartes, cent quarante illustrations, et un portrait de l’auteur par Paul Renouard. 1901. 4 ff. non ch. y compris le portrait de l’auteur-332 pp.-1 f. non ch. [table des cartes].
[t. II]. Géographie et voyages. Exposé des travaux de la Mission (Troisième et quatrième périodes = 1889 à 1895). Avec huit cartes, cent quarante-cinq illustrations. 1906. (3)-402 pp.-1 f. non ch. [table des cartes].
[t. III]. Géographie et voyages. Voyages au Laos et chez les sauvages du sud-est de l’Indo-Chine par le capitaine Cupet. Introduction par Auguste Pavie. Avec quinze cartes et cinquante illustrations. 1900. (4)-428 pp.
[t. IV]. Géographie et voyages. Voyages au centre de l’Annam et du Laos et dans les régions sauvages de l’Est de l’Indo-Chine par le Capitaine de Malglaive et par le Capitaine Rivière. Introduction par Auguste Pavie. Avec treize cartes et soixante-quinze illustrations. 1902. (4)-[IX]-XXVII-296 pp.-1 f. non ch. [table des cartes].
[t. V]. Géographie et voyages. Voyages dans le Haut Laos et sur les frontières de Chine et de Birmanie par Pierre Lefèvre-Pontalis.
Introduction par Auguste Pavie. Avec huit cartes, cent trente-sept illustrations et un portrait de l’auteur. 1902. (4)-[IX]-XLVII-1 f. blanc-326 pp.-1 f. non ch. [table des matières].
[t. VI]. Géographie et voyages. Passage du Mé-Khong au Tonkin (1887 et 1888) par Auguste Pavie. Avec quatre cartes et soixante-dix neuf illustrations. 1911. (4)-348 pp.-2 ff. non ch. [table des chapitres- table des cartes].
[t. VII]. Géographie et voyages. Journal de Marche (1888–1889). Événements du Siam (1891–1893) par Auguste Pavie. Avec trois cartes et quatre-vingt-cinq illustrations. 1919. (2)-376 pp.-2 ff. non ch. [table des chapitres-table des cartes].
[t. I]. Études diverses. Recherches sur la Littérature du Cambodge, du Laos et du Siam par Auguste Pavie. Avec nombreuses illustrations, 20 planches en couleur, une carte et textes cambodgien, laotien et siamois. 1898. (4)-[V]-XLVI-367 pp.-1 f. non ch. [table des matières].
[t. II]. Études diverses. Recherches sur l’Histoire du Cambodge, du Laos et du Siam par Auguste Pavie. Contenant la transcription et la traduction des inscriptions par M. Schmitt. Avec une carte, plusieurs illustrations et 70 planches d’inscriptions. 1898. (4)-[V]-XLV-(1)-494 pp. [mal ch. 449 pp.]
[t. III]. Études diverses. Recherches sur l’Histoire naturelle de l’Indo-Chine orientale par Auguste Pavie. Avec une carte, 13 planches en couleurs et 28 planches ou illustrations en noir. 1904. (2)-[V]-XXI-549 pp.
[t. IV]. Atlas. Notices et Cartes par Auguste Pavie. 1903. (4)-[9] à 54 pp.-10 cartes coul. h.-t.
On joint : une carte couleur de l’Indo-Chine dressée et publiée par le Service Géographique de l’Indo-Chine (…) Chef de Service Com.t Lubanski. Édition de Mars 1901, in-plano repliée.
Un demi-chagrin marron foncé, dos à nerfs, titre or, couvertures grises imprimées en noir de l’éditeur conservées, une reliure uniforme de l’époque, un bel exemplaire de toute fraîcheur.
Une encyclopédie de l'exploration géographique et scientifique du sud-est asiatique péninsulaire.
« La réputation de cette encyclopédie de l’exploration géographique et scientifique du sud-est asiatique n’est plus à faire. » (Auvade, Bibliographie Critique des œuvres Parues sur l’Indochine Française, n°33).
« Découvreur de routes nouvelles au Cambodge et au Laos, artisan de l'expansion française en Indochine, Auguste Pavie a mené avec la même passion son travail d'explorateur et sa mission de bâtisseur d'empire » (Numa Broc, Dictionnaire Asie, p. 366).
BIBLIOGRAPHIE
– Brebion, 299 (pour 9 volumes seulement). – Bruguier, Bibliographie du Cambodge Ancien, t. I, p. 266. – Chadenat, 146 (pour 9 volumes seulement). – Cabaton, p. 298. – Cordier, B. I., t. I, 898 à 902.
ÉDITION ORIGINALE rare complète de tous ses volumes et en particulier de son tome VII, « Journal de Marche », qui fut saisi par ordre des autorités et condamné au pilon.
• Envoi manuscrit de l’auteur signé au tome I : « À Monsieur Louis Martin. En témoignage de très vive et très sympathique considération ».
• Envoi manuscrit de l’auteur signé au tome VI : « À Monsieur Louis Martin. Hommage bien cordial de son reconnaissant ».
Louis Martin, éminent médecin et biologiste français, directeur de l’Institut Pasteur à Paris, fut élu membre de l’Académie des sciences, où il succéda au fauteuil de Jean-Martin Charcot.
Le premier Institut Pasteur colonial fut créé à Saigon, en 1891, par Calmette et fut destiné aux maladies humaines.
Une œuvre qui mérite une admiration sans réserve.
La france attache son nom à l'exploration de l'Asie du Sud-Est.
Auguste Pavie (1847-1925), occupe une place privilégiée parmi les pionniers de l’Indochine et ses méthodes ont souvent servi d’exemple. Originaire de Dinan, il s’engage dans l’armée dès l’âge de dix-sept ans (1864) et sert en Cochinchine dans l’infanterie de Marine (1868). Débarqué à Saigon en janvier 1869, il quitte l’armée, entre au Service télégraphique d’Indochine puis est envoyé au Cambodge (1875). En 1876, à l’occasion de la construction d’une ligne télégraphique entre Pnom-Penh et Bangkok, le gouverneur de l’Indochine le charge de dresser une nouvelle carte du Cambodge. Ainsi de 1880 à 1884, Auguste Pavie effectue la reconnaissance de régions mal connues et pose plus de 600 km de lignes télégraphiques à travers l’Indochine. En 1885, Auguste Pavie amène à Paris teize jeunes Cambodgiens afin de les instruire et de les associés à l'administration de leur pays. Nommé Consul de France à Luang-Prabang en 1886, il accomplit de nombreuses missions d’exploration dans la région qu’il réussit à placer définitivement sous mandat français. À partir de 1888, doté de moyens accrus, Pavie n’est plus seul. Il s’entoure de collaborateurs militaires, Coigniard, Cupet, Malglaive… et civils comme l’Attaché d’ambassade Lefèvre-Pontalis ou le brillant biologiste Le Dantec. Dispersés en petits groupes sur des itinéraires différents, les membres de la « Mission Pavie » couvrent un terrain considérable. En 1890-1891, entouré d’une équipe importante de géographes, de naturalistes, de médecins, d’ethnographes et d’économistes, Pavie mène une vaste reconnaissance territoriale destinée à fixer les limites entre l’Indochine française, la Chine, le Siam et la Birmanie. Les résultats scientifiques de cette entreprise collective sont impressionnants et considérables dans tous les domaines. En tout, quelque 600 000 km2 ont été reconnus et partiellement cartographiés et 70 000 km d’itinéraires terrestres et fluviaux ont été relevés ! La « Mission Pavie » est dissoute en septembre 1895. Alors âgé de quarante-huit ans, Auguste Pavie quitte définitivement l’Indochine et rentre en France par Pékin, le Japon et l’Amérique. Auguste Pavie fut l’un des membres fondateurs de l’Académie des sciences coloniales, devenue l’Académie des sciences d’outre-mer.
La manière dont Auguste Pavie a conduit son grand œuvre mérite une admiration sans réserve. N’ayant pour arme que son intelligence, la douceur de son caractère empreint d’une bonhomie qui éloigne la méfiance et un véritable amour pour les populations locales et leurs cultures, il mit quinze années à entreprendre, sans effusion de sang, l’exploration de vastes territoires.
Nota Bene : Il nous faut signaler la création, en 1899, du Service géographique de l’Indochine, qui contribua si largement et si heureusement à prolonger et à compléter les travaux d’explorations de Francis Garnier et de Auguste Pavie. Tant que dura la présence française dans cette partie de l’Asie, soit un peu plus que cinquante années, le Service géographique de l’Indochine, ne cessa d’œuvrer pour la connaissance scientifique de cette région du monde.