IACOVLEFF. Oroz, un nomade kirghize des hauts plateaux d'Asie centrale

Iacovleff oroz

UN DESSIN D'UNE BEAUTÉ INSIGNE

IACOVLEFF (Alexandre Yevgenievich [1887-1938]). Artiste peintre attaché à l’Expédition Citroën Centre-Asie.

UN MAGNIFIQUE DESSIN ORIGINAL EN COULEUR fait d'après nature par Alexandre Iacovleff au cours de l’expédition Citroën Centre-Asie, dite « Croisière Jaune », 1931, représentant le portrait d’un jeune Kirghize nomade ayant comme nom « OROZ ».


Réf. : Catalogue de la Galerie Charpentier, Paris, 1933, Alexandre Iacovleff. Peintre attaché à l’expédition Citroën-Centre-Asie. 3e mission Haardt – Audouin-Dubreuil. Exposition de peintures et dessins, lot n° 289.

Prix sur demande – Price on request



Une incroyable aventure

La troisième mission Citroën à travers l'immense continent asiatique. Un voyage lent, difficile et périlleux.

Au cours de la « Croisière Jaune », du Moyen-Orient à l’Extrême-Asie, furent saisis ad vivum (sur le vif), d'une manière spontané, de nombreux croquis et dessins à la sanguine, au fusain et au pastel, constituant ainsi un unique et précieux panorama des types humains et des scènes de genre.

Iacovleff exécuta à la mine pastel pierre noire une esquisse préparatoire de ce portrait (infra), reproduite en marge du texte de son carnet de route dans le portefeuille « Dessins et peintures d’Asie », 1934.


Oroz ou le mystère d’un visage d’Orient

Ce dessin, qu'il importe d'observer avec soin, soigneusement fini et d'une vérité saisissante, représente de manière frontale un nomade kirghize, montré sous les traits d'un homme jeune à l’air songeur, comme absorbé dans une rêverie, le regard fixé, de biais, légèrement vers le bas de la droite. En buste, le corps droit, une maigre moustache et une fine barbe noire, le modèle porte fidèlement un couvre-chef à bords larges dressés sous lequel on devine un crâne pauvre de cheveux, ainsi qu’un costume traditionnel de drap sombre à haut collet. Sa jeune silhouette se détache sur un fond neutre et totalement dépouillé. Son habit dégagé et son chapeau, sans signe particulier, contrastent avec le contour ovale de son visage couleur terre cuite et buriné par une vie au grand air des hauts pâturages d'Asie orientale. La gamme chromatique douce est dominée par la combinaison des bistres et des terres. Enfin et surtout, les yeux d’Oroz, référence manifeste au « regard intérieur », qui constitue le cœur du mystère : à quoi songe-t-il par son expression égarée ? Sont mystère reste entier.


Nous sommes ici en présence de l’un des plus réussis et des plus beaux et admirables portraits jamais exécutés par le peintre russe Alexandre Iacovleff.



Titre : Oroz, Khirgize, Peiyk Karoul

Date : 30 août 1931

Inscriptions : Le dessin est titré « Oroz », localisé, daté 1931 et signé en bas à droite.

Lieu : Peiyk, Turkestan chinois ou Sin-kiang. Une vaste et belle région autonome à la fois désertique et montagneuse sur les hauts plateaux d’Asie centrale, le domaine secret des nomades kirghizes situé aux limites extrêmes de la Chine.

Matériaux et techniques : La technique picturale utilisée est mixte et parfaitement maîtrisée. Une jolie pièce aux frottis de fusain, au noir d'anthracite, sanguine et bâtonnets pastel (tendres et secs) et légèrement rehaussée à la craie blanche (au col) sur un papier vergé beige.

Dimensions : L. 52 cm ; l. 35,5 cm (sans cadre)

État : Excellent. Aucunes altérations variées (plis, froissures, déchirures, taches ou lacunes).


Le papier à grain velouté, un vergé dans un grammage élevé, sur lequel est tracé le dessin porte le filigrane de la « Papeterie M. Jourde Paris » (Papeterie Jourde sise 15 rue des Beaux-Arts 75006 Paris jusqu’en 1995).

Au verso, se trouve une étiquette ancienne en papier, de forme octogonale encadrée de filets multiples, qui devait être collée sur le carton du dessin. Une écriture manuscrite à l’encre bleu-noir nous indique : « 8364 Oroz-kirghize ».

Nous remarquons également une mention manuscrite au crayon graphite indiquant le nombre 289. Cette référence correspond au numéro du dessin « Oroz » du catalogue de l’exposition des peintures et dessins d’Asie, 1933, Paris, Galerie Charpentier (infra).


LIEUX D’EXPOSITION

Ce beau dessin fut exposé :

1933. Paris, du 16 mai au 4 juin, se tient à la Galerie Charpentier, l’exposition de ses peintures et dessins d’Asie, qui remporte un triomphe sans précédent. Elle s’intitule : Alexandre Iacovleff. Peintre attaché à l’expédition Citroën-Centre-Asie. 3e mission Haardt – Audouin-Dubreuil. Exposition de peintures et dessins. Y figurent trois cent soixante-dix sept œuvres (peintures n° 1 à 136 ; dessins n° 137 à 377).

– Un dessin, n° 289 : « Oroz, Khirgize, Peiyk »


HISTORIQUE – PROVENANCE  

Une provenance parfaitement établie. Conservé dans une collection particulière française jusqu’à nos jours : Henri F**, Nice, France, French Riviera.

En 2015, à la demande de M. Henri F**, la librairie HÉRODOTE, en qualité d’expert, a mis en œuvre un pré-inventaire des livres anciens, ainsi que de la collection de dessins de l’artiste peintre russe Alexandre Iacovleff, deux riches ensembles thématiques sur le voyage.



NOTES BIBLIOGRAPHIQUES

– Edouard-Joseph, Dictionnaire des Artistes Contemporains 1910-1930, t. II, p. 204.
– Musée des années 30 de Boulogne-Billancourt, Alexandre Iacovleff. Itinérances, Paris, Somogy Édition d’Art, 2004


Alexandre IACOVLEFF, virtuosité et perfection du trait

Peintre, dessinateur exceptionnel, et grand voyageur d’origine russe, portraitiste réputé, Alexandre Iacovleff (1887-1938) fut l’un des plus grands pastellistes du XXe siècle. Cet artiste de grand talent, au succès fulgurant et mondial, nous a laissé de ses voyages en Chine, de ses participations à la « Croisière Noire » et à la « Croisière Jaune », comme de ses pérégrinations autour de la Méditerranée occidentale, des portraits et des scènes de genre parmi les plus réussis de son époque. Sa production riche et foisonnante fournit une documentation précieuse.

Très tôt admirée et collectionnée, l’œuvre d’Alexandre Iacovleff est actuellement répandue dans le monde entier chez les plus grands collectionneurs et les plus grandes institutions internationales.


Iacovleff oroz 2Iacovleff exécuta une esquisse préparatoire à la mine pastel pierre noire de ce portrait (ordinatio), reproduite en marge du texte de son carnet de route dans le portefeuille « Dessins et peintures d’Asie », Paris, Chez Jules Meynial, 1934.