FABVIER. Le Journal de route du lieutenant Fabvier en Perse
Un important manuscrit d'une mission de renseignements en Perse.
FABVIER (Charles-Nicolas, baron). 1782-1855.
Manuscrit autographe signé et daté de février 1874 [par le fils du général Fabvier], intitulé : « Excursion en Perse ».
Un cahier de papier réglé petit in-folio [360 x 240 mm] ; titre-75 pp., une demi-feutrine verte, dos lisse, étiquette de titre sur le premier plat, une reliure de l’époque, chemise-étui de conservation, un bon état général.
Nous reproduisons ici les notes de la page de titre et quelques extraits du manuscrit :
« Excursion en Perse. Copie des trois cahiers de notes rédigées par mon père, Paris en février 1874. [signature].
[Sur le premier cahier, il y a ce titre:] 1807 septembre. 1er cahier de notes. Travail rédigé. Ce cahier contient depuis Scutari jusqu’à moitié chemin de Néo 24 Césarée à Srmam. – Second cahier sans aucun titre. – 3eme cahier. Des frontières de Perse du 5 sbre [sic] au 4X bre [sic] à Téhéran. »
Un passionnant et important journal de route du lieutenant Fabvier [1782-1855], retraçant avec exactitude 76 journées de voyage, décrites sans négligence, du simple fait à l’anecdote.
Départ de Scutari [Üsku?dar, Turquie], le 10 septembre 1807, et arrivée à Téhéran [Perse], le 4 décembre de la même année.
« Programme – Écrire proprement, sans phrase. Exactitude et sans négligence, même des plus petits détails. Enfin bon itinéraire. Établir une marche. Population, distance, etc. » Première journée. 5 h. Parti de Scutari le jeudi 10 s[eptem]bre 1807 à 4 h. 1/2 du soir. Route pavée très carrossable. Seulement interrompue en quelques endroits pendant peu de temps. D’abord à travers des terres extrêmement fertiles. Cela dure une 1/2 heure. Belle chaussée. Pont de deux arches fait en pierre sur un fort petit ruisseau. Le terrain change et devient aride, pierreux, plaine inculte à gauche, […], 1 h. 3/4. Mosquée à droite. 2 h. 1/2 arrivée à Téhéran chez Son Excellence le grand Vizir Mirza Chefi. »
Afin de garder au récit sont caractère propre, nous avons conservé l’orthographe d’origine y compris dans l’usage des capitales d’imprimerie.
En 1807, l'officier Fabvier fit partie de la mission Sébastiani qui allait défendre Constantinople contre la flotte anglaise [triple alliance France, la Porte et Perse contre la Russie]. À la même époque, Napoléon se tourna vers la Perse où il expédia le général Gardanne qui devait étudier, dit-il à Talleyrand, « la nature des obstacles qu’aurait à franchir une armée de 40 000 hommes qui se rendrait aux Indes » (avril 1807).
Peu de temps après, le lieutenant Fabvier fut adjoint au général Gardanne dans sa mission auprès du shah de Perse et, doté de moyens extrêmement réduits, il réussit à créer malgré tout, mais fort de son expérience militaire, un arsenal à Ispahan [le chemin pour la marche vers l’Inde était préparé, mais celle-ci n’aura pas lieu]. Quelques années plus tard, Fabvier combattit auprès des Grecs pour l’indépendance de leur pays.
Provenance : Descendants de la famille du général de division, baron FABVIER.
Vendu
L'ÉTONNANT GÉNÉRAL FABVIER (1782-1855) servit durant les campagnes napoléoniennes de 1805 à 1814, atteignant le grade de colonel, mais ne prit aucun poste sous les Cent Jours. Il embrassa ensuite la cause libérale aux côtés de La Fayette et de Foy, s'opposa à l'expédition française en Espagne puis participa en Grèce à la lutte des révolutionnaires contre les Turcs. Aux premiers jours de la monarchie de Juillet, il fut réintégré au grade de général dans les rangs de l'armée française. À sa retraite, il séjourna au Danemark où il fut appelé pour réorganiser l'armée. Il épousa en 1831 la veuve du général Duroc.