FRÉJUS. Relation d’un voyage fait en 1666 aux royaumes de Maroc et de Fez
La relation d'un commerçant au Maroc au XVIIe siècle
Une rare relation de voyage au Maroc
[FRÉJUS (Roland Morenc, dit)]. Rola
Relation d’un voyage fait en 1666. Aux royaumes de Maroc et de Fez, Pour l’établissement du Commerce avec la France. Avec une description des Etats du Roy de Tafilette, Frère du Roy qui règne à présent à Fez & à Maroc. Première Partie.
A Paris, Chez la Veuve Gervais Clouzier, 1682.
In-12° ; (6)-286 pp.-(1).
Plein veau brun, dos à nerfs orné, caissons or, fleurons or, titre or, tranches mouchetées rouge, reliure de l’époque, bel exemplaire.
2 000 €
BIBLIOGRAPHIE
« Rarissime » (Turbet-Delof, 217).
– Bibliothèque de l’Arsenal, 8° H 1394 (seul fonds avec la Méjanes d’Aix-en-Provence à posséder cette très rare édition).
– Catalogue du fonds Ninard, 852 (pour l’édition de 1670). Playfair, Marocco, 248. Thernaux-Compans, Bibliothèque asiatique et africaine, 2421.
– E. ROUARD DE CARD, Une compagnie française dans l'empire du Maroc au XVIIe siècle, Paris, E. Pedone Éditeur, 1908.
Seconde édition fort rare (la première est de 1670 avec deux titres différents), bien complète malgré sa mention « Première Partie » sur la page de grand titre. Nous avons comparé notre exemplaire mot pour mot avec celui de la bibliothèque de l’Arsenal. Celui-ci est relié avec la relation (en complément) de Thomas Le Gendre, « Lettre écrite en réponse… » (Turbet-Delof, 218). Peut-être était-ce là, à l’époque, le dessein de l’éditeur de proposer une hypothétique seconde partie qui ne verra jamais le jour ? « Ce texte qui n’a été imprimé qu’une fois se trouve dans trois présentations différentes [celle-ci étant la plus rare !] ». Les pages 284 à 286 sont ici en premier tirage, avec les noms des directeurs (impression en italique) de la Compagnie d'Albouzème à Paris (Cf. Turbet-Delof, Bibliographie Critique du Maghreb, 217).
PROVENANCE : Ex-libris de la bibliothèque Duplessier et de la bibliothèque Marcel Bekus (il existe un fonds Marcel Bekus à la B. D. I. C. à Nanterre).
« Un livre comme celui de Roland Fréjus, qui se rend en commerçant à Fez, est très rare à cette époque. On rencontre beaucoup plus souveant des ouvrages qui traitent de l’esclavage chrétien ; et ceux-ci se succèdent avec régularité. » (Lebel, Histoire de la Littérature Coloniale en France, p. 24).
Colbert s’était intéressé au projet de la Compagnie des Albouzèmes, créée par deux financiers, Michel et Roland Fréjus frères. Il avait accordé à ces derniers des lettres patentes en 1665. La Compagnie avait pour but l’établissement d’une base commerciale sur les côtes du Rif et la négociation d’un accord nécessaire au commerce avec le sultan Moulay er-Rachid.
Nota Bene : La relation de Roland Fréjus, l’histoire d’un négociant marseillais, est au XVIIe siècle, l’une des très rares à ne pas compter de récits de rachats de captifs chrétiens en Barbarie.