Alberto GIACOMETTI. Paris sans fin
GIACOMETTI (Alberto).
Paris sans fin
Lithographies originales de Alberto Giacometti
Paris, Tériade Éditeur, 1969.
[ÉDITION VERVE – 4 rue Férou 75006, 1969]
Grand in-4° ; 2 ff. non chiffrés [gardes blanches]/faux-titre et justification au verso-1 lithographie frontispice non chiffrée portant au colophon le timbre reproduisant la griffe de l’artiste/page de grand titre-149 lithographies hors texte numérotées à la main par l’artiste [1-149] sur 43 ff. doubles non chiffrés dont 10 pp. de texte/2 ff. non chiffrés [gardes blanches], tirées sur les presses MOURLOT.
L'un des 20 exemplaires hors commerce numérotés sur papier vélin d'Arches, portant la griffe de l'artiste et numérotés (n° XVII).
En feuilles sous une couverture souple blanche imprimée en noir et rempliée sous papier cristal de l'éditeur, un emboîtage toile écrue de conservation portant au dos de la chemise le titre et le nom de l'artiste, un exemplaire en parfait état.
UN TRÉS BEL EXEMPLAIRE À LÉTAT NEUF AYANT APPARTENU À L'ARTISTE PEINTRE SAN SZAFRAN.
Format bibliographique : 430 x 335 mm
Prix sur demande – price on request
ÉDITION ORIGINALE tirée à 250 exemplaires sur papier vélin d’Arches à la forme numérotés de 1 à 250 et vingt exemplaires hors commerce réservés aux collaborateurs, numérotés de I à XX. Tous les exemplaires portent la griffe de l’artiste.
Tirage luxueux : L’un des vingt exemplaires Hors Commerce (n° XVII) signé par l’artiste (signature originale de Giacometti au crayon lithographique).
Les premières épreuves furent présentées en 1960 dans Tériade Editeur-Revue Verve (Berne, Klipstein & Kornfeld) qui annoncait, sous le numéro de catalogue 50, la parution d’un ouvrage intitulé Paris, comportant cinquante lithographies.
Paris sans fin, le titre que l'artiste souhaitait donner à ce livre.
Le 11 janvier 1966, Alberto Giacometti décède à l’hôpital de Coire. Trois ans plus tard paraît chez l’éditeur Tériade Paris sans fin, composé d’un texte de l’artiste intercalé dans une séquence de 149 lithographies, précédées d’un frontispice.
On peut lire dans l’impressum de l’éditeur Tériade qui clôt Paris sans fin :
« Ce livre devait comprendre cent cinquante lithographies et un texte d’Alberto Giacometti. Toutes les lithographies ont été exécutées par l’artiste et numérotées de sa main, selon l’ordre des illustrations. Leur impression vient seulement d’être terminée. Seize pages réparties entre ces planches avaient été initialement réservées pour le texte qui n’a pu malheureusement être achevé. Alberto Giacometti nous a remis, à deux reprises, des notes qu’il voulait y voir figurer : d’abord, à la sortie de la clinique où il venait de subir une intervention chirurgicale, puis quelque temps avant sa mort. Nous publions respectueusement ces notes sur dix pages, les autres réservées au texte restent blanches. Le titre Paris sans fin est celui que l’artiste souhaitait donner à ce livre. »
Le dernier et le plus beau livre illustré par Alberto Giacometti qui ne put en voir le terme avant son décès le 11 janvier 1966.
Ce livre mythique, fut publié en 1969 à deux cent cinquante exemplaires par Tériade. Souvent présenté comme le testament de Giacometti, car le texte de l’artiste qui accompagne ses cent cinquante dessins est resté inachevé, Paris sans fin fait partie de ces livres rares conçus entièrement par des artistes. C’est une sorte de reportage à travers la capitale : de l’atelier au café, à pied ou en voiture, sur les boulevards, à la gare de l’Est, au Jardin des plantes, cette pérégrination graphique a duré près de dix ans. On y découvre des rues, des façades, des bars, des voitures de l’époque – une Dauphine, une 2 CV –, parfois des personnages. Le titre fut trouvé dans la rue, lors d’une conversation avec Tériade. En sortant d’un café, Giacometti s’exclama, en regardant les rues devant lui : « Ah ! Paris... Paris sans fin ! »
Les lithographies ont été réalisées entre 1958 et 1965 au crayon lithographique.
- “ For Teriade it would be a milestone, the last great publication he would see through the press. The two men [Teriade et Giacometti] had maintained a close friendship ever since the Surrealist Years.The one hundred and fifty lithographs are a profoundly interpenetrating view of Giacometti's experience of Paris. He selected the plates to be printed and determined the order of their relationship, numbering each one. The frontispiece shows a nude figure of a woman plunging forward, as though diving into space, and is immediately followed by a quantity of views of city streets, then of interiors familiar to the artist. We come upon views of his studio, of the cafes he frequented, of Annette's apartment in the rue Mazarine and Caroline's in the Avenue du Maine.strangers at cafe tables, passersby, parked automobiles, the towers of Saint-Suplice, bridges across the Seine, The Eiffel Tower. To accompany the hundred and fifty plates, a text of twenty pages was planned, but the artist never got further than a few rough drafts. True, he was a devotee of words. Paris sans fin, however, said too much to the eye to be in need of other symbols.” (James Lord, Giacometti : A Biography, Farrar, Straus & Giroux, 1997).
Paris sans fin, un véritable testament artistique de GIACOMETTI.
Dès 1959, Giacometti confait à son éditeur son « envie de faire des images de Paris un peu partout, où la vie m’amenait, m’amènerait » avec comme « seule possibilité pour cela le crayon lithographique, ni la peinture ni le dessin, ce crayon le seul moyen pour faire vite » (p. 26).
Quelques mots sur l'éditeur d'Art Tériade, l'éditeur des « livres de peintre ».
La création éditoriale de Tériade, alias Stratis Eleftheriadis (1897-1983), croise à plusieurs reprises celle de Giacometti. L’éditeur, d’origine grecque, fut en effet le directeur artistique des premiers numéros de la revue Minotaure, lancée par Albert Skira en 1933. En 1937, il fonde Verve, une revue d’art à laquelle, jusqu’au terme de sa parution en 1960, contribuent entre autres Bonnard, Matisse, Braque, Picasso, Chagall, Léger, Miró et Giacometti qui rédige divers textes préfigurant implicitement son ultime publication en 1969, Paris sans fin.
BIBLIOGRAPHIE
– Victoria & Albert Museum, From Manet to Hockney, n° 145.
– CNAC, 1973, V. Johnson & Stein, Artist’s Books in the Modern Era, 1870-2000, p. 150.
– Antoine Coron, Le Livre et l’Artiste, 1967-1976, p. 101, n° 118 ; p. 137 n° 117-120 (pour l'éditeur) : « Ce livre [...] restera certainement comme son livre le plus important »).
– Lust, Alberto Giacometti. The complete Graphies [catalogue de l'exposition de l'œvre gravée de Giacometti au Milwaukee Art Center], mai 1970, n° 204-353.
– Monod, tome I, 5330.