SARTRE. Les Mains sales
SARTRE (Jean-Paul).
Les Mains sales pièce en sept tableaux
Paris, Édition Gallimard, 1948.
In-8° ; 259 pp.-(1).
Plein maroquin vert bouteille, dos à nerfs chiffré en pied, caissons d’entre-nerfs à multiples filets à froid, titre or, plat à encadrement de multiples filets à froid, doublure et garde volante du même maroquin utilisant la délicate technique dite du « bord à bord », couverture et dos éditeur conservé (Collection Blanche), tranches dorées, étui bordé de maroquin vert foncé signé en pied « SEMET & PLUMELLE ».
Une reliure élégante d'époque, une facture d’une grande technicité signée sur le contreplat « Semet & Plumelle », un magnifique exemplaire à l’état de neuf.
Format bibliographique : 190 x 120 mm
L’un des 15 exemplaires rarissimes de tête imprimés sur papier vélin de Hollande. Celui-ci le n° III.
Vendu
BIBLIOGRAPHIE
ÉDITION ORIGINALE.
– Lhermitte, p. 554.
Les études sur la pensée de Sartre et les bibliographies critiques sont considérables. L’édition de base est sans contestation celle de la Bibliothèque de la Pléiade, édition publiée sous la direction de Michel Contat. Chaque œuvre théâtrale est accompagnée d’une analyse critique, les notes et les textes annexes éclairent la pensée de Sartre. Un bon outil de travail.
« Dans l’œuvre dramatique de Sartre, bien et mal, volonté de résistance et esprit de résignation, héroïsme (réel ou joué) et lâcheté, victimes et bourreaux, idéalistes et réalistes dialoguent et s’opposent au fil de pièces qui empruntent à tous les genres sans en adopter aucun, voire en les détournant tous. » (Bibliothèque de la Pléiade, Présentation).
Quelques mots sur la reliure.
« … célèbre signature Semet et Plumelle qui pendant trente ans allait contribuer hautement au bon renon de la reliure française. » (Flety, Dictionnaire des Relieurs Français, p. 161).
« Les Mains sales » : Une œuvre intense à portée politique et philosophique.
– « Moi j’ai les mains sales. Jusqu’aux coudes. Je les ai plongées dans la merde et dans le sang. »
Les rapports de l’idéal et de l’action, du but et des moyens, prennent un relief particulier dans cette œuvre.
[Extrait] :
Hoederer [à Hugo] :
« Comme tu tiens à ta pureté, mon petit gars ! Comme tu as peur de te salir les mains. Eh bien, reste pur ! À quoi cela servirait-il et pourquoi viens-tu parmi nous ? La pureté, c’est une idée de fakir et de moine. Vous autres, les intellectuels, les anarchistes bourgeois, vous en tirez prétexte pour ne rien faire. Ne rien faire, rester immobile, serrer les coudes contre le corps, porter des gants. Moi j’ai les mains sales. Jusqu’aux coudes. Je les ai plongées dans la merde et dans le sang. Et puis après ? Est-ce que tu t’imagines que l’on peut gouverner innocemment ? » (Cinquième tableau, Scène III, p. 210).
Les Mains sales, un texte exceptionnel, un théâtre d’auteur et de lecture.
Créée en 1948, une année après Les Jeux sont faits, roman-scénario, au théâtre Antoine par François Périer et André Luguet, Les Mains sales, pièce sur l’engagement politique, est l’une des œuvres théâtrales les plus retentissantes de l’auteur de Huis clos, des Mouches, de La putain respectueuse, des Séquestrés d'Altona et du Diable et le bon Dieu.
À sa création, cette pièce de théâtre constituée de sept tableaux rencontra un grand succès auprès du public. Nous avons relu avec un immense plaisir cette œuvre aux idées intemporelles ou l’auteur excelle en homme de théâtre, en écrivain, en homme de lettres du plus haut talent.
Homme de la résistance aux pouvoirs, Jean-Paul Sartre a gravé dans son œuvre et dans son action politique l'un des plus importants discours critiques des temps modernes.